Après la dépression, j’ai trouvé le véritable bonheur

Dans de nombreux milieux, les personnes souffrant de dépression sont souvent stigmatisées. Cette maladie sépare et divise également les familles. Néanmoins, les personnes en dépression ne sont pas les seules à craindre le rejet ; celles en bonne santé peuvent aussi dissimuler des antécédents et épisodes dépressifs. L’une d’elles, Ruth Joseph, a peu à peu retrouvé le bonheur de vivre. Découverte de son histoire. 

Une soutien régulier pour les personnes en détresse 

Ruth a un emploi exigeant. Elle doit mener à bien et livrer de nombreux projets, ce qui lui demande de constamment garder la tête froide. Aux yeux de son patron et de ses collègues, c’est une employée sur laquelle ils peuvent compter, quelqu’un à l’esprit vif et au sens de la répartie qui amuse ses collaborateurs .C’est la Ruth au travail.

Mais une part d’elle demeure invisible aux yeux de ses collègues.Dans la vie privée, Ruth est conseillère bénévole pour une ligne d’assistance pour venir en aide aux personnes en situation de détresse. Elle essaie d’aider ceux qui ont peur de parler de leur situation à leurs proches. De par son histoire, Ruth sait que c’est difficile d’extérioriser cette détresse.

Ruth avait environ 35 ans quand elle a commencé à tomber régulièrement dans la dépression, et elle a su apprendre à dissimuler cette part cachée et vulnérable aux yeux de tous.  

La dépression derrière cette “vie de rêve” 

La dépression a fait son entrée dans la vie de Ruth alors qu’elle était mère au foyer, avec ses deux petits garçons. Elle vivait ce qu’elle décrit aujourd’hui « une vie de rêve » et pourtant elle vivait dans la honte. La honte de ne pas être heureuse.

Extérieurement, elle était une épouse et une mère heureuse qui aimait sa vie. Seuls son mari et sa sœur jumelle savaient qu’elle allait mal – et seule sa sœur connaissait toute son histoire. Ruth avait des amis, mais pas de confidente. Souvent, sur le point de s’ouvrir aux autres, elle se retenait.

En 2000, Ruth a reçu son diagnostic : elle était atteinte de dépression. 

“Dépression et travail sont incompatibles” 

Personne sur son lieu de travail ne connaît l’histoire secrète et la dépression de Ruth et elle veut que personne ne le sache. Même si son environnement professionnel est convivial et chaleureux, l’expérience lui a appris ce qui peut arriver aux employés souffrant de dépression. Ruth sait le sort qu’on leur réserve généralement : “Ils ne résistent pas et perdent leur emploi”. Ruth aime son travail et les enjeux de son activité sont importants. « Je n’oserais jamais partager mon histoire, par peur de paraître faible », dit-elle. « Moins il y a d’émotions au travail, mieux c’est. », pensait-elle.  

La dépression, encore présente dans sa vie 

Ces dernières années, Ruth a bien réagi au traitement pour combattre la dépression et elle est aujourd’hui en rémission stable. Pourtant, la dépression n’est pas absente de sa vie. Depuis l’âge de 12 ans, son fils cadet a de graves problèmes psychologiques. Elle connaît bien la spirale négative dans laquelle il est : “Il a tout pour être heureux, mais ce n’est pas le cas.” Et comme beaucoup de personnes en détresse qui ont envoyé des messages à Ruth sur la hotline d’assistance, il s’en veut de ne pas pouvoir reprendre le dessus. Le vrai bonheur et le faux bonheur peuvent se ressembler, mais ils sont à des années-lumière l’un de l’autre. Ruth a côtoyé les deux et sait maintenant la différence profonde entre les deux. Aujourd’hui, elle prend plaisir de vivre et espère ardemment qu’un jour, son fils pourra, comme elle, retrouver la joie véritable.

 

FR-NPDEP-0358 – Juin 2023