Baby blues et dépression du post-partum

Le baby blues c’est grave ?

Cet anglicisme, rentré dans notre langage courant depuis un long moment déjà, est omniprésent sans que l’on sache vraiment s’il se rapporte à un trouble mental ou à un ressenti inévitable et transitoire de toute jeune maman.

Même s’il n’est pas obligatoire pour chaque mère qui vient de donner la vie, le baby blues toucherait près de deux tiers des femmes dans les jours qui suivent leur accouchement. Il s’agit donc d’un événement tout à fait bénin qui n’a rien à voir avec la dépression du post-partum et qui est marqué par une alternance d’émotions ressenties intensément et oscillant entre tristesse, colère et anxiété1.

 

Et la dépression du post-partum ?

Rien à voir avec le baby blues ! La dépression du post-partum est une véritable maladie. Elle est heureusement beaucoup moins fréquente que le baby blues mais loin d’être rare quand même : selon les résultats de l’enquête nationale périnatale menée en 2021, la dépression post-partum concerne 16,7 % des femmes deux mois après leur accouchement. C’est un trouble qu’il ne faut jamais négliger car il a des conséquences sur la mère mais aussi sur la relation mère enfant. La présence d’un épisode dépressif dans cette période très importante des premiers mois après la naissance risque fort d’avoir un impact sur l’enfant et son développement ultérieur.1

 

Comment la reconnaitre ?

Les symptômes de la dépression du post-partum sont les mêmes que ceux de tout épisode dépressif. On retrouve la tristesse, les idées noires, un ralentissement physique et psychique, ou encore une perte d’envie et de plaisir. Elle se caractérise par son apparition dans l’année qui suit la naissance d’un ou des enfants, avec une période plus « à risque » entre le 2e et le 6e mois.1

 

Est-ce une maladie grave ?

Oui. La dépression du post-partum est considérée comme une forme grave de dépression pour plusieurs raisons. D’abord parce que elle est associée à un important risque suicidaire, voire à un risque d’infanticide dans certaines formes mélancoliques,  même si cela reste extrêmement rare. Ensuite, elle est plus fréquente en cas de trouble bipolaire et pourrait ainsi représenter un mode d’entrée dans cette maladie chronique avec un risque de récidive dépressive ou d’apparition d’un épisode de manie. Autre élément important, l’impact sur le nouveau né avec une maman qui se retrouve en grande difficulté face à son enfant, voire dans l’incapacité de s’en occuper dans les formes les plus graves.2

 

Comment prendre en charge la dépression du post-partum ?

Comme tout épisode dépressif majeur modéré à sévère, un traitement médicamenteux pourra être envisagé. Dans ce cas, il faut être très attentif en cas d’allaitement en raison des risques de passage du médicament du sang vers le lait maternel.3

Il faut savoir que si une hospitalisation est nécessaire, de plus en plus d’hôpitaux spécialisés sont équipés d’unités dites « mère-enfant », permettant d’accueillir la maman sans la séparer de son enfant afin de maintenir ce lien au combien important.4

 

Références :

  1. Après l’accouchement : baby blues et dépression du post partum | ameli.fr | Assuré, – Février 2025. Consulté le 05 mai 2025
  2. Dépression et autres troubles de l’humeur, Morin. L – Mai 2017
  3. Recommandation HAS – Épisode dépressif caractérisé de l’adulte : prise en charge en soins de premier recours – Octobre 2017
  4. Unités d’hospitalisation conjointe mère-bébé : une réponse adaptée, un dispositif à déployer, Dugnat. M – Décembre 2013

 

FR-NPDEP-0562 – Mai 2025