La dépression est-elle une vraie maladie ?

La dépression touche un très grand nombre de personnes en France et dans le monde et peut s’avérer particulièrement handicapante au quotidien. En tant que maladie qui peut être grave, elle doit être médicalement prise en charge afin d’augmenter les chances de guérison complète. La personne dépressive souffre à la fois psychologiquement et physiquement. Tous les aspects de sa vie quotidienne sont affectés. La dépression peut entraîner des pensées et des gestes suicidaires.

La dépression n’est pas un état passager, un moment de faiblesse, un simple « coup de cafard ». C’est une véritable maladie, avec des causes et des symptômes psychiques et physiques bien identifiés. Un suivi et un traitement thérapeutiques sont donc nécessaires pour soigner une personne dépressive. En guérir complètement est possible, à condition de respecter la prise en charge coordonnée par le médecin traitant.

Comme de nombreuses maladies, une dépression mal soignée peut ne pas guérir. Tout au plus une rémission naturelle est possible. En aucun cas cela constitue une garantie de guérison. Mal ou non prise en charge, la dépression peut même devenir chronique.

Enfin, la dépression peut prendre différentes formes, et évoluer de manière différente selon les personnes et l’intensité de la maladie. En moyenne, un épisode dépressif dure 6 mois1.

Les chiffres de la dépression

Selon le baromètre de Santé Publique France : En 2021, 12,5% des personnes âgées de 18 à 25 ans auraient vécu un épisode dépressif caractérisé au cours des 12 derniers mois2.

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) :

– en 2030, elle représentera la 1ère cause d’invalidité3.

La dépression est plus fréquente dans certaines tranches de la population. Elle touche :

– tous les âges (de 15 à 75 ans), et en particulier les 45-54 ans4,

– 2 fois plus les femmes que les hommes5.

 

Dépression : Un handicap pour la vie quotidienne

La dépression a un impact direct sur la santé de la personne, ainsi que sur sa vie affective, familiale, sociale, professionnelle… Elle peut ainsi s’avérer particulièrement handicapante :

– La dépression diminue la performance intellectuelle. Fatiguée, sans entrain et souffrant de difficultés de concentration, la personne souffrant de dépression se sent plus lente, moins efficace. Cela impacte son travail et ses activités extra-professionnelles, pour lesquelles elle ne ressent d’ailleurs plus aucun intérêt.

– La dépression diminue la performance physique. Généralement moins résistant à l’effort, le dépressif présente en outre des troubles du sommeil et de l’alimentation. Autant de dysfonctionnements qui altèrent sa forme physique.

– La dépression affecte la libido. La personne souffrant de dépression n’a plus d’intérêt pour la sexualité, et sa capacité à éprouver du plaisir est réduite.

– La dépression engendre des difficultés à communiquer. La victime s’isole, se sent incomprise mais n’a pas envie de s’expliquer. Cela peut engendrer des difficultés relationnelles, au-delà même de son entourage proche.

Plus l’épisode dépressif se prolongera, plus les conséquences sur de nombreux aspects de la vie seront importantes. Une prise en charge adaptée, sous forme de psychothérapie et/ou par la prise de médicaments, permet de combattre ces répercussions.

Une cause héréditaire dans la dépression ?

Des études ont prouvé que les personnes dont les parents ont souffert de dépression dans leur vie présentent un risque accru de développer elles-mêmes un état dépressif6.

Cette « transmission » n’est pas systématique. Au sein d’une même fratrie, certains seront plus susceptibles que d’autres de développer une dépression.

Le seul facteur héréditaire ne suffit pas à déclencher une dépression : il faudra qu’un contexte spécifique et des causes précises soient associés pour que la dépression survienne.

Une dépression « héréditaire » n’est pas différente dans ses symptômes. Le parcours de prise en charge sera le même que pour une dépression « classique ». 

Sources :

  1.  La prise en charge d’un trouble dépressif récurrent ou persistant – Septembre 2010 – Haute Autorité de Santé – http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2010-11/trou… 
  2.  Prévalence des épisodes dépressifs en France chez les 18-85 ans : Résultats du baromètre Santé 2021.
  3.  World Health Organization. The global burden of disease : 2004 update.
  4.  CépiDc. Effectifs de décès. Année 2009. Zone France métropolitaine.
  5.  Bon usage des médicaments antidépresseurs dans le traitement des troubles dépressifs et des troubles anxieux de l’adulte, Argumentaire AFSSAPS, octobre 2006.
  6.  McGuffin P. and Katz R. The genetics of depression and manic-depressive disorder. The British Journal of Psychiatry (1989) 155: 294-304.

 

FR-NPDEP-0333 – Août 2023