Soigner la dépression améliore la santé cardiovasculaire

Première cause de mortalité dans le monde, les maladies cardiovasculaires sont responsables chaque année de plus de 17 millions de décès, soit 31 % de la mortalité mondiale selon l’OMS. Pour l’essentiel, les efforts de prévention portent aujourd’hui sur l’hypertension artérielle, le cholestérol, l’obésité, le tabac ou encore l’inactivité physique.1

Une meilleure prise en charge de la dépression pourrait apporter des bénéfices en termes de santé cardiovasculaire, affirme une équipe de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

Prévenir l’apparition des facteurs de risque

Pour prévenir au mieux les risques cardiovasculaires, la recherche élargit son champ d’analyse. « Depuis quelques années a émergé le concept de prévention primordiale, une approche plus en amont qui vise à prévenir l’apparition de ces facteurs de risque », explique le responsable d’une équipe de l’Inserm au Centre de recherche cardiovasculaire de Paris. L’équipe de l’Inserm s’est ainsi intéressée à la dépression, faisant l’hypothèse que les personnes présentant des symptômes dépressifs ont du mal à adopter des comportements bénéfiques pour leur santé : surveiller son alimentation, sa consommation d’alcool et de tabac, poursuivre une activité physique.

Une nouvelle raison de lutter contre les symptômes dépressifs

L’équipe française a concentré ses recherches sur les données de l’enquête PPS3 (Paris Prospective Study III), qui suit depuis plusieurs années la santé cardiovasculaire d’une dizaine de milliers de volontaires sains, âgées de 50 à 75 ans. Confirmant leur hypothèse de départ, les chercheurs ont constaté que les personnes dépressives ont 30 % de chances de moins que le reste de la population de bénéficier d’ « une santé cardiovasculaire idéale » en raison des facteurs de risques comportementaux (consommation de tabac, hygiène alimentaire, sédentarité…). « C’est un résultat intéressant car on peut lutter contre les symptômes dépressifs, et donc améliorer indirectement la santé cardiovasculaire d’une part non négligeable de la population », se félicite le responsable de l’équipe.2

 

Sources :

  1. OMS – Les maladies Cardiovasculaires- principaux faits – mai 2017
  2. Paris Prospective Study III – Empana JP1, Bean K, Guibout C, Thomas F, Bingham A, Pannier B, Boutouyrie P, Jouven X; PPS3 Study Group – https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21964902

 

FR-NPDEP-0351 – Juin 2023